Le 8 avril, notre chorale a ouvert la deuxième édition du festival des Equinoxes, organisée cette année à la Tricoterie. Une de nos choristes, Manon, fait partie de l’équipe organisatrice de cet événement. Nous lui avons posé quelques questions pour en savoir plus sur ce projet innovant.
Manon, tu as rejoint l’équipe organisatrice du festival l’année dernière. Peux-tu nous en dire plus sur l’histoire de ce projet féministe ?
Le festival est une idée d’un groupe d’amies qui participaient à pas mal de festivals en Belgique. Elles se sont rendu compte qu’ils y avaient souvent peu de femmes programmées. En parallèle, Scivias, un réseau qui regroupe des artistes du monde de la musique, a publié un rapport démontrant le manque de représentation des femmes dans les festivals. Ces amies ont donc décidé de créer l’ASBL Solidaire, Inclusive et Féministe (SIF) avec l’objectif de concrétiser un festival mettant en avant des femmes et personnes issues des minorités. Ensuite, le Covid a entraîné le report du projet et j’ai rejoint l’aventure peu avant la première édition en 2022.
Qu‘est-ce qui différencie les Equinoxes d’un autre festival ?
En plus d’être résolument féministe, le festival se veut accessible, inclusif et durable. Ça nous semble indispensable de réduire au maximum l’impact écologique du festival. Tous nos lieux doivent être accessibles aux personnes à mobilité réduite et elles bénéficient d’un espace privilégié pour bien voir les scènes. Nous traduisons une grande partie des concerts en langues des signes. Les personnes qui sont équipées d’un appareil auditif peuvent se connecter à une boucle à induction qui leur permet de profiter d’une meilleure qualité de son, sans larsen dans les oreilles. Nous avons aussi un point d’accueil pour distribuer des casques pour les enfants ou des bols pour les chiens guides…
Quant à l’inclusivité, elle se manifeste notamment dans la visibilité que nous donnons à certaines associations dans la programmation ou dans nos stands. Il y a aussi une volonté de créer du lien avec le quartier dans lequel se déroule le festival. Et nous pratiquons le système du prix libre et conscient pour que personne ne soit empêché d’assister à l’événement pour raisons financières.
Et puis il y a bien sûr votre programmation…
Notre engagement est de programmer au moins 50% de femmes. Mais en réalité, cette proportion est bien plus élevée. Le reste de l’affiche met à l’honneur des personnes qui n’ont habituellement pas un accès aisé à la scène : les minorités de genre, les personnes racisées. Cette année, on a aussi programmé un show drag.
C’est un nouveau départ pour le festival cette année ?
Oui, notamment parce que le lieu a changé. La première édition a eu lieu à Tour et Taxis. Cela a été un beau succès, avec entre 1000 et 1500 personnes qui sont passées par le site. On en a tiré un bilan très positif. On est rentré dans nos frais, ce qui est important bien sûr, mais le public a surtout été super soutenant et nous a proposé de chouettes pistes d’amélioration. De manière générale, nous avons reçu beaucoup de réactions qui ont démontré que le sujet touchait. Cela nous a encouragé à poursuivre.
Cette première édition avait lieu de 14h à minuit. Cette fois, on a proposé un festival élargi de 12h à 3h de minuit, avec une véritable soirée de clôture. Il est encore un peu tôt pour faire le bilan mais il y aura certainement une 3e édition. Notre objectif est d’installer ce festival dans la durée.
As-tu quelque chose à ajouter ?
Notre équipe est entièrement bénévole. C’est un projet qui nous tient à cœur et c’est un engagement important dans la société d’aujourd’hui.
Merci à Manon et à toute l’équipe des Equinoxes pour leur invitation et leur accueil !